Be The Boss

Ca y est, plus que 2 heures et c'est terminé: mon contrat prend fin.
Je suis même pas triste; juste surpris de la facilité avec laquelle on peut tirer un trait sur 2 ans de vie professionnelle.
Quoiqu'il en soit, je n'ai pas vu mon "tuteur" aujourd'hui. D'ailleurs, si on fait exception d'hier matin, où les circonstances l'ont obligé à me dire bonjour, il ne m'a plus adressé la parole depuis 2 semaines.
Tant pis, ce n'est pas ce "tuteur-adoré-à-la-con" qui m'empechera de dormir. Au moins, j'ai appris énormement de choses pendant ce contrat, et mon CV est maintenant plus que bien garni.

J'ai envie de terminer sur une note un peu moralisatrice...
A vous les jeunes, qui ne connaissez pas encore le monde du travail: ne vous prenez pas trop la tête avec vos études.
Certes, elles sont un passage obligé, et mieux elles sont réussies, moins vous rencontrerez de difficultées pour votre première embauche.
Mais ne vous y trompez pas: un bon professionnel n'est pas forcément un bon étudiant, et le contraire est encore moins sûr.
Le meilleur des étudiants peut se retrouver le dernier dans un monde professionnel sans vergogne, où l'on vous demande d'être rusé, socialement solide, et volontaire... On est loin des critères du monde scolaire, où le travail personnel suffit pour réussir.

Les années les plus longues sont bien devant vous : 40 ans de cotisations sociales vous attendent, avant qu'on ne vous foute enfin la paix, et en espérant que notre régime social tienne le coup d'ici là... Alors n'hésitez pas à foncer : donnez-vous les moyens de réussir, et préparez votre avenir, car croyez moi, il ne fait pas bon être sous-fifre 40ans d'affilés...

C'est malheureusement aussi la fin de ce blog...
Mais s'il s'avère que je tombe aussi sur un con dans ma future boite, comptez sur moi pour continuer à narrer de belles conneries!

Aller, je vais prendre un dernier café, rigoler un dernier coup avec mes collègues et me jeter corps et âme dans les dernières grandes vacances de ma vie!

Est-ce normal que mon tuteur, mon Chef par la même occasion, ne m'ai pas adressé la parole depuis deux semaines?
Pourtant mon bureau est sur son chemin: lorsqu'il arrive le matin, cela ne lui prendrait que 10 secondes de venir me serrer la main...

Bon, je part dans 3 jours, c'est vrai que je ne doit plus être important à ses yeux (l'ai-je été?)...
Mais il ne m'a pas demandé de nouvelles sur les antivirus, sur le logiciel de sauvegarde, sur les applications sur lesquelles je bosse encore, sur le document "Pour réparer l'informatique en cas de panne" qu'il m'a demandé il y a 1 mois...

Je ne sais pas si j'arriverai à garder mon sérieux lorsqu'il me demandera tout cela 5min avant la fin de mon contrat...
Je risque surement d'exploser de rire...
Quoiqu'il en soit, à toutes les questions qu'il me posera, j'ai déjà la réponse:

Quelques chiffres sur mon entreprise:

• 5000€ de formation à un logiciel qui en coute 500,
• 2000€ pour réparer trois chiottes,
• 10000€ pour faire un site statique,
• 1000€ pour changer 2 disjoncteurs,
• 800€ de frais fixes mensuels pour le Chef,
• 10000€ d'installation d'un portail électrique,
• 1000€ par jour, 15j d'affilés pour un consultant,
• etc...

Bien sûr, ce sont presques tous des amis du Chef qui interviennent à ces tarifs là...
Mais ma boite, c'est aussi:

• Une démission pour un refus d'augmentation de 40€ par mois,
• des contrats précaires à mi-temps à 700€ par mois,
• une perte de 5000€ de CA pour refus d'achat d'une pièce à 30€,
• etc...

C'est que du bonheur!

Celle là est fabuleuse aussi!
Mon Chef est au taquet en ce moment, mais vous l'avez sûrement déjà lu.
Et sa définition du "Taquet", c'est de venir un matin , de 9h15 à 11h15, et de ne faire, en tout et pour tout, qu'un envoi de mail comme action professionnelle.

Et non content de ne rien foutre de la matinée, le bougre s'est arrangé pour foutre la merde en l'espace d'un clic de souris.

Son mail était en fait une demande d'aide, pour financer le spectacle de ses gosses, et il l'a envoyé à l'ensemble de son carnet d'adresses professionel. Manque de bol, nous n'avons pas de connexion haut débit en ce moment, il a donc planté le serveur de mail pendant une bonne journée. De plus, la liste d'adresses étant trop longue, on est maintenant inscrit dans une floppée de listes noires sur le net, qui recensent les spammeurs... Nos mails "normaux" ne partent donc plus.  Pour combler le tout, un ou plusieurs des destinataires du mail en question étant infecté par un virus, c'est toute la liste de contact de notre bien vénéré Chef qui s'est vu bombardé de mails vérolés dans l'heure, et nous avec...

Et cet abruti ne s'en aperçoit qu'aujourd'hui, 3 jours après, et il ose m'envoyer ce mail:
"Probleme de blacklist ..." (oui, c'est tout).

Mort de rire devant ce mail, j'en fait part à mon collègue de bureau, puis je monte en parler à mon chef. Je lui décris d'abord un autre problème, puis j'en viens au problème de blacklist... Il me demande "Et alors, cette blacklist?", et manque de bol, mon collègue passe juste derrière moi à ce moment là, et ne peut s'empécher de lacher un pouf de rire discret mais ravageur; je réussi à ravaler le début de fou rire que je sens monter, et quand je lui asséne le "En fait, c'est vous qui avez tout cassé", c'est tout l'étage qui se met à rire...

Tout le monde à entendu cette conversation, de l'assistante de direction à la secrétaire...
Ha, s'il pouvait m'en faire encore deux ou trois bien drôles comme ça avant de partir...

Aller, un petit topo sur les dernières blagues (drôles mais non moins véridiques) du moment:

• Au fameux salon dont je parle dans un ancien message, mon Chef demandant à un concurrent- "
  Alors, il vous a coûté combien le salon?"
  - "Environ 300€, et vous?"
  - "A vrai dire, je ne sais pas",
  et s'adressant au directeur commecial qui à fait sauter ses vacances pour faire ce salon:
  -  "Combien nous a-t-il coûté?"
  - "Un peu moins de 900€."
  - "Mais alors... Vous avez mal fait votre travail!"
  (La totalité de la scéne se déroulant devant fournisseurs, client, et concurrents...)

• Un machine est en panne en ce moment. Pas de chance, elle doit nous permettre de livrer un très important client. Nos techniciens n'arrivent pas à la régler, le responsable de production y passe ses journées et ses soirées. Et lorsque le Chef arrive à coté de cette machine, la seule chose qu'il trouve à dire, c'est:
  "La vache! faudrait installer une hotte aspirante, on sent les solvants jusque dans les bureaux!"

• Ayant retrouvé l'usage de sa parole envers moi (qu'il avait perdu lorsque je lui ai dit que je me cassais):
  - "Vous me faite un dossier technique sur l'ensemble de notre informatique?"
  - (moi) "Oui? C'est à dire?"
  - "Il faut que ce document puisse me permettre de résoudre à distance les problème d'informatique cet été, puisque je suis en vacances les deux premiers mois où vous ne serez plus là."
  - "Ok, je vous fait ça, mais vous savez, on a pas encore inventé le clonage de cerveau, alors poser l'intégralité de mes compétences sur papier, c'est un peu utopique... Je vais poser les détails techniques dans un dossier, mais je ne suis pas sûr que vous sachiez quoi en faire."

Voila, c'est fait, mon contrat arrivant à son terme, je suis allé à la pêche aux postes afin de me tirer, enfin, de cet enfer...

Mon Chef, dans l'histoire, prévoit quelques semaines après la fin de mon contrat, d'ouvrir une nouvelle usine pas loin de l'actuelle. Un gros chantier en perspective; informatiquement parlant, c'est vraiment intéressant, surtout pour mon jeune CV. Il m'a dit clairement qu'il serait possible que la boite me garde encore, au moins le temps de dégoupiller tout ces problemes. Mais comme aucune offre de CDI ne se profile à l'horizon chez lui, et que je sais d'avance toutes les crasses que j'endurerai pour quelques petits 700€ par mois, je n'ai pas le coeur de relever le défi.

Une autre entreprise me fait une offre interessante, même poste, mêmes responsabilités, mêmes projets à mener... Heureusement, d'après ce que j'ai pu en voir, je peux dire que ce ne sera pas le même chef. J'appréhende, serais-je capable de m'en sortir face à une vrai hiérarchie? Je veux dire: il va falloir que je me pointe tous les matins à l'heure, mon futur chef n'en aura surement pas rien a battre comme peut le faire l'actuel, puis j'aurais une obligation de résultat, alors que le fumiste DG actuel est tellement incapable qu'il n'a aucune idée de ce que peut être un véritable management...

Je relève ce défi là.

Mais malheureusement, je ne pourrai plus narrer les exploits de mon Chef adoré sur ce blog...
Il recommencera à perpétuer ses crimes en toute impunité, sans que quiconque n'en fasse part au monde!

Peu importe, je sais, je le vois, sa boite va couler, et lui avec.
Peut être même que le boite survivra, le redressement judiciaire et les plans de continuation servent à ça, mais lui, il coulera, cimenté dans sa connerie et plombé dans son incompétence.

Alors je vais essayer de mettre les bouchées doubles.
Plus que quelques semaine avant que mon travail prenne fin, et je vais faire en sorte que ces semaines soient prolifiques en conneries rapportées! Et, qui sait, peut être qu'un abruti, au sein de ma futur entreprise - il y en a partout - viendra nourrir à nouveau mon "réceptable à conneries"!

Un salon se déroule actuellement dans un pays étranger. Notre directeur commercial y est parti seul.
Jusque là, rien de terrible...
Le problème est qu'il devrait être en ce moment en vacances, avec sa famille: il avait posé ses vacances longtemps avant que le salon ne se fasse connaître, et avait réservé son séjour, calé sur les dates de congé de sa femme, etc...

Bien sûr, notre Chef lui a imposé d'y aller, "Il est impossible qu'on n'y soit pas représenté!".
Mon collègue ne parle pas la langue du pays en question, il a donc dû supprimé des vacances déjà organisés pour se taper un salon dans un pays dont il ne connaît pas la langue...
Le Chef, lui, grâce à son intellect hors-normes, parle la langue en question.
Il était donc prévu qu'il parte aussi avec le directeur commercial.

Mais coup de théatre l'avant veille du départ:
"Vous partirez seul, je n'ai pas pû m'arranger pour me libérer cette semaine, je prendrai l'avion pour vous rejoindre ce week-end."

Autrement dit, mon collègue se tape le trajet aller-retour en voiture, la semaine dans un pays étranger dont il ne parle pas la langue, à la place de vacances prévues de longue date, et le Chef se permet d'annuler sa participation au dernier moment et fait débourser à la boite un billet d'avion aller-retour pour un week-end...

Rajoutez là dessus que les dates de vacances possibles pour cet été ne sont pas encore connues, que personne ne peut donc prévoir ses vacances d'été...

Sauf, devinez qui?
Et oui, en réparant sa boîte d'email ce matin, j'ai vu qu'il avait réservé des vacances en corse pour 3 semaines, il y a déjà 4 mois....
Et aussi qu'il négociait en ce moment-même l'achat d'un bateau pour sa famille, à plus de 180K€...

C'est peut-être ça, "être au taquet"!

J'en ai appris une bonne aujourd'hui en me pointant à mon bureau: lors d'un salon la semaine dernière, le Chef a confié au numéro 2 qu'il était "au taquet", qu'il "n'en pouvait plus".

Nous avons essayé avec nos collègues de trouver de quoi il pouvait bien parler...

"Au taquet", ça veut bien dire "A fond", non? Moi il me semble que ça doit vouloir dire qu'il travail comme un acharné, mais ça manque franchement de crédibilité.
Lorsqu'il me donne son portable pour que je le répare et que je jette un oeil aux logs, je tombe sur les logiciels les plus lancés sur sa machine: "Colin mac ray rally 3", "combat fight simulator", et "virtual skipper"....
Bon après, ya "outlook", mais franchement, lire ses mails pendant toute une matinée, c'est un peu léger pour se permettre de se dire être au taquet!

En tout cas, une chose est sûre, j'aimerais bien être "au taquet" pour 5000€ par mois...
J'éspère que ça lui fera bizarre quand, dans quelques jours, je poserai une demi-journée de congé avec le motif "Entretien d'embauche"...

Sûrement la plus courte des anecdoctes que je raconterais ici:

Les frais de déplacement et de resto de mon bien-aimé Chef sont tout simplement égales à mon salaire!

Hier, 11h du matin. Mon chef au tel, moi pas encore complètement réveillé:

- "Vous me préparez une galette (comprendre un CD), pour que je puisse bosser sur les données de la boite chez moi sur mon portable cette après-midi. Je n'arrive pas à travailler au bureau, je serais plus productif chez moi."
- "Oui? Il vous faut ça pour quand?"
- "je suis en route, j'arrive dans 1/2 heure."
- "Un demi-heure, ça va faire court... On verra ou j'en suis quand vous arriverez."
- "Ok, mais j'ai un déjeuné à 12h pile, il ne faut pas que je sois en retard."
- "Bien. Vous pouvez pas amener votre portable à l'entreprise, que j'installe tout directement?"
- "Non, désolé, il vous faudra faire sans."
Comprendre ici qu'il n'a pas envie de se taper un détour par chez lui pour prendre son portable, et qu'il me faudra créér le CD qui marchera au premier coup...

J'aime ces coups de fil péremptoires, plein d'arrogance difficilement dissimulée: il y a toujours à la base une "liberté" de Chef à satisfaire, c'est ce qui rend la tâche encore plus morose.

Trois quarts d'heure plus tard, Il est là. J'ai dans l'urgence pondu une solution qui me semble viable.
Il m'interroge sur le contenu du CD, je lui répond avec des termes techniques (comment faire autrement?),  en lui expliquant étape par étape ce qu'il aura à faire chez lui, et là, il m'assène un:

- "Oui, mais pour copier les données sur mon portable, je fait comment?"

Il n'a rien compris.
Il n'a sûrement pas écouté d'ailleurs.
Mon Chef est un de ces personnages qui semble tout fraichement sortis d'un autisme profond, et qui se permettent de temps en temps d'y replonger un petit coup...

Nouvelles explications; il semble m'avoir écouté cette fois-çi. J'ai quand même la vague idée qu'il m'appelera en début d'aprem car quelquechose n'ira pas.

Passe la pause déjeuné, puis 14h15, comme prévu, le coup de fil; si les chewals étaient aussi prévisibles que mon Chef, on joueraient tous au PMU...

- "Vous pouvez me trouver le numéro de la hot-line de compaq, mon portable ne veut pas manger la galette (comprendre que le lecteur de CD ne fonctionne pas)"

Je n'aurai tout de même pas deviné qu'il aurait "planté" (comme un windows tout buggé, mdr) aussi tôt dans la procédure.
Si ça avait été plus tôt, c'est qu'il aurait laissé tomber son portable dans l'eau en trébuchant sur le tuyau qui doit être en train de remplir sa piscine olympique.
Je suis prêt à parier que le bougre à prévu de "bosser" dans un transat à coté de sa piscine...

- "Vous l'avez mis dans le bon sens, le CD? (je suis prévoyant, et j'aime bien lancer quelques piques comme ça ;) )"
- "Oui, quand même...."
- "Vous êtes allez sur le site de HP? Ils ont fusionné, c'est eux qui hébergent la hot-line"
- "Non, mais vous serez plus à l'aise que moi pour trouver cette information"

En fait, je suis une hot-line avant la hot-line...

Il me prend franchement pour sa secrétaire. Celle qui est partie en congé maternité. Il à dû prendre l'habitude de ne plus l'avoir sous la main, car elle vient juste de revenir, mais c'est quand même à moi qu'incombe la lourde tâche de trouver un numéro...
Ben oui, ça à un rapport lointain avec Lezordinateurs, donc voila...

En 20s, montre en main, je trouve le numéro. Il à deux ou trois cliques de la page d'accueil du site de HP.
Mais bon, histoire de marquer le coup, je ne le rappelle que 20min plus tard.